En histoire, je me suis terré sur ma chaise, et j'ai fait la conversation a une plante, posée sur le bureau de la prof . Mentalement bien sur .
Les plantes parlent beaucoups, mais elles respectent ceux qui ne les respectent pas, et ça, je trouve que c'est ... Je en trouve pas de mots pour décrire ce que je ressent . Une grande tristesse, pour elle, et beaucoup de haine, pour ces humains, ces vampires, ces vergands, qui détruisent tous, sans se soucier du mal qu'ils font, a nous, les créatures de la foret . Lorsqu'une plante avec laquelle j'ai été en contact perd la vie, c'est comme s'il m'arrivait la même choses .
Quand la cloche a sonnée, j'ai ramassé mes affaires, en toute vitesse, soudainement prise de peur, de peur de la foule . Dans les couloirs, je fut violentée par le nombre de gens qui se bousculaient . Une fois sortie de cet affreux maelström, j'ai couru jusqu'à la foret, aussi vite que mes jambes le voulaient, aussi longtemps que mes bottes ne me lâchaient pas, en direction de la foret . Je suis tombée, évidement . Une fois, je me suis relevée, deux fois, j'était loin, assez loin . J'entendis les arbres murmurer, et les animaux disparurent . En robe brune, qui m'arrivait jusqu'au genoux, j'enlevais mes bottes, et nouais négligement mes cheveux sur ma nuque, et les rammenaient en une tresse serrée sur le coté, tombant sur mon épaule droite .
En reposant ma frange, je met ma main sur un liquide pâteux, et chaud . Sans avoir a regarder, je sais que c'est du sang ... J'arrache de la mousse a un arbre, et m'éponge le front avec . Mais ça pique toujours ...
Grace a mes dons d'elfes, je peux repérer les plantes que je cherche . Je regarde la plante, elle éclaire elle même la plu haute feuille de curare, la plus vieille, elle va sans doute bientôt tomber
"Autant qu'elle te serve, tu nous respecte, et en cadeau, tu peux te servir ."
Je caresse d'un doigts la tige de la plante, et plaque la feuille délicatement enlevée sur mon arcade sourcilière .
La douleur s’estompe immédiatement, et je me sens mieux . Pas d'humains, ou d'abrutis, juste moi et les arbre, et quelques animaux qui s'approchent . Ils apprennent a nous reconnaître, je dégage mes oreilles d'elfe du méli mélo de cheveux, et me laisse tomber contre un tronc . J'ai passé une journée affreuse, la nature me fait du bien, je reprend des couleurs .
Alors, tout doucement, a mesure que les animaux approchent, je module ma voix, dans les aigus dans les graves, je chantes . Je chantes pour libérer ma peine, et parce que j'aime ça . J'entend ma voix dans l'esprit des animaux et des planes, et j'ne suis toujours aussi étonnée . Jolie, claire, fluide . Les geais moqueurs arrêtent de siffler pour m'écouter, puis ils entonnent une autre version de ma chanson . Dans les mythes, on dit que les geais moqueurs se taisent quand la plus belle voix qu'ils entendent joue de son effet . Cela me flatte .
-Mon enfant ma soeur
Songe a la douceur
D'aller là bas vivre ensemble !
Aimer a loisirs
Aimer a mourir
Au pays qui te ressemble
le soleil mouillé,
de ces ciels brouillés
Si mystérieux
De tes traitres yeux
Brillants a travers leurs larmes
Quand j'ai fini cette jolie comptine, les oiseaux la reprennent, moi je regarde ailleurs,
je ne me sens pas pareille, parce que je ne suis pas entourée de mal, je suis heureuse, parce que là ou je suis, il n'y a pas de cruauté, pas que je sois candide, le mot catharsis m’énerve, mais ici, pas d'humains, qui vienne m'agacer, pas d'abrutis, pas ces garçons qui se taisent, et qui te reluquent a longueur de journées, pas de ça .
Si jamais, un jour je change d'avis sur ces abrutis que sont les garçons, c'est un miracle . J'ai beau avoir seize ans, et être jolie, quand je sort mes oreilles, on me fuie .